Embolie pulmonaire

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De  quoi parle-t-on ?

L’embolie pulmonaire se caractérise par une une ou plusieurs artères pulmonaires « bouchées » par un caillot de sang.

Le système sanguin est constitué d’un système veineux qui récupère le sang de tout l’organisme pour l’envoyer vers le cœur. Celui-ci l’envoie ensuite via les artères pulmonaires dans les poumons pour récupérer l’oxygène que l’on respire et permettre ainsi au sang reconstitué en oxygène d’alimenter de nouveau l’organisme.

Le sang est normalement à l’état liquide dans l’organisme ce qui permet sa bonne circulation.

Parfois, le sang peut coaguler et former un (ou plusieurs) caillots. Les veines situées au niveau des jambes sont les plus touchées car le sang y stagne plus facilement. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de se lever régulièrement lors des voyages en train ou en avion : le mouvement facilite la circulation du sang et permet d’éviter la formation de caillots.

Lorsqu’un caillot se forme dans une veine on parle de « phlébite » ; les phlébites peuvent passer inaperçues mais parfois engendrent une douleur et/ou une rougeur (notamment au niveau du mollet).

Le caillot peut rester dans la jambe mais peut « migrer » vers le coeur et les artères pulmonaires, provoquant un « bouchon » et empêcher la bonne circulation du sang au niveau des poumons, ce qui entraînera une augmentation de pression qui peut s’avérer dangereuse.

Comment diagnostique-t-on une embolie pulmonaire ?

Les symptômes sont très variables et parfois difficiles à identifier allant du plus bénin (essoufflement, douleur, toux) au plus grave (perte de connaissance jusqu’à l’arrêt cardiaque et au décès) et peuvent parfois s’aggraver très rapidement.

Le diagnostic est suspecté par le médecin lors de l’interrogatoire du patient et à l’examen physique.

Une prise de sang va compléter le bilan afin de préciser la suspicion.

Le diagnostic d’embolie pulmonaire est généralement confirmé grâce à un scanner pulmonaire qui va mettre en évidence la présence du ou des caillots au niveau des poumons.

Le bilan sera souvent complété par une échographie cardiaque pour évaluer l’état du cœur et par une échographie doppler des jambes pour rechercher une éventuelle phlébite.

Comment prévient-on l’embolie pulmonaire ?

De nombreux facteurs permettent d’éviter la coagulation du sang :

Il faut éviter l’immobilisation prolongée qui favorise la stagnation sanguine et donc la formation de caillots.  Il faut donc éviter ce phénomène en privilégiant les mises en mouvement régulières : marches dans la rue, dans les couloirs du train ou de l’avion lors de déplacements, pauses lors des trajets en voitures. Pratiquer une activité physique régulière est également un moyen efficace de prévention empêchant la formation de caillots de sang.

Le sevrage tabagique est un élément important de prévention : Le tabac a en effet une action « pro » coagulante, c’est-à-dire qu’il favorise la formation de caillots.

Enfin, la perte de poids aide à éviter la formation de caillots : Le surpoids est également un facteur procoagulant.

Comment traite-t-on l’embolie pulmonaire ?

Dans la grande majorité des cas, le patient sera hospitalisé (sauf cas rare s’il s’agit d’une « petite » embolie pulmonaire très bien tolérée).

Une immobilisation au lit sera recommandée -d’une durée plus ou moins longue allant de quelques heures à quelques jours- pour éviter qu’un nouveau caillot migre des jambes vers le cœur.

Un traitement anticoagulant (qui évite la formation de nouveau caillot) sera immédiatement mis en place, souvent en injection dans un premier temps puis par comprimés.

La durée du traitement anticoagulant est variable selon de nombreux critères : une durée minimale de 3 mois est généralement appliquée qui peut être prolongée à 6 mois et parfois sur des durées plus importantes.

En cas de phlébite associée, des bas de contention sont souvent ajoutés.

Le patient est surveillé en hospitalisation tant que les médecins jugent son état instable. Cette stabilisation attendue peut arriver sous 24 h comme après plusieurs semaines en fonction de la gravité de l’embolie pulmonaire.

Dans des cas d’extrême gravité, l’équipe médicale peut être conduite à réaliser une « thrombolyse », qui consiste à utiliser une sorte de « super anticoagulant » qui a pour but de détruire rapidement le caillot.

Ce traitement n’est utilisé que dans des cas extrêmes car il est peu engendré des saignements abondants parfois dangereux pour le patient.

L’embolie pulmonaire : un suivi nécessaire pour prévenir la récidive

Le traitement anticoagulant est donc poursuivi pour une durée minimale de 3 mois. Le médecin, en accord avec le patient va alors discuter de la balance « bénéfice/risque » du traitement anticoagulant :

Le bénéfice du traitement prolongé est qu’il réduit énormément le risque de récidive d’embolie.

  • Le risque est que l’effet secondaire du traitement favorise des saignements qui peuvent parfois être graves.
  • Le fait est que 9 patients sur 10 ne refont plus d’embolie pulmonaire après l’arrêt du traitement anti-coagulant. Seul 1 patient sur 10 peut donc connaître de nouveau une embolie pulmonaire.

Dans de rares cas où l’équipe médicale pense que le risque de récidive est très élevé, un traitement à vie est envisagé dès le premier épisode d’embolie pulmonaire.

Dans la plupart des cas, le traitement anticoagulant est arrêté à 3 ou 6 mois, en prévenant le patient du risque de récidive.  Un traitement à vie ne sera envisagé qu’en cas de récidive.

Parallèlement au traitement et à la fin du traitement, il faut également éviter/traiter les facteurs favorisant l’embolie pulmonaire comme :

  • L’immobilisation / le tabac / le surpoids (cf prévention)
  • Les traitements hormonaux : Pilule oestro-progestatif, traitement de la ménopause.

Porter des bas de contention peut être recommandé par le médecin.

Enfin, il faut savoir que les cancers peuvent favoriser les embolies pulmonaires : Il est donc recommandé de revoir son gynécologue (pour mammographie et examen gynécologique) et de réaliser le dépistage du cancer colo-rectal après 50 ans (à voir avec le médecin traitant).

Conclusion

L’embolie pulmonaire est une pathologie dont le diagnostic est une urgence car potentiellement grave mais possédant un traitement efficace.

Le traitement anticoagulant doit être prolongé (au moins 3 mois) et une adhésion complète du patient au traitement est nécessaire ainsi que la correction des facteurs favorisant pour en éviter la récidive.

L’Hôpital Paris Saint-Joseph possède tout le plateau technique nécessaire à sa bonne prise en charge et l’ensemble de nos équipes (cardiologie, urgence, médecine vasculaires, réanimateur) travaille en collaboration pour soigner au mieux les patients en fonction des spécificités de chacun.

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