De quoi on parle ?
Le cœur est une pompe qui permet au sang de circuler dans l’organisme. Cette pompe est composée est divisé en une partie droite et une partie gauche comportant toutes 2 une oreillette (ou atrium) et un ventricule : on distingue donc : l’oreillette droite, l’oreillette gauche, le ventricule droit et le ventricule gauche.
Les battements du cœur sont permis par un influx électrique qui va être déclenché par une zone bien précise : le nœud sinusal, qui se trouve dans l’oreillette droite. Une fois l’influx initié par le nœud sinusal, l’impulsion électriques va parcourir l’ensemble des cellules cardiaques pour les faires se contracter et ainsi activer l’effet « pompe » du cœur. Le nœud sinusal est comme un chef d’orchestre, il ordonne donc le rythme cardiaque qui est constamment adapté au besoin de l’organisme. Par exemple, si vous vous mettez à courir, le nœud sinusal va « ordonner » au reste des cellules cardiaques de se contracter à un rythme plus important afin d’augmenter le débit cardiaque.
Le nœud sinusal est donc dans l’oreillette droite aussi appelée atrium droit.
La fibrillation atriale consiste en l’existence de nombreux « foyer » d’impulsion électriques qui vont s’activer spontanément, sans écouter le nœud sinusal et ainsi entrainer le reste du cœur avec eux sans que cela ne soit adapter au reste de l’organisme. C’est comme si de nombreux « mauvais chefs d’orchestres » se mettaient à donner des consignes inadaptées et déréglais le rythme du cœur qui devient alors irrégulier et peut être très rapide ce qui nuit au bon fonctionnement cardiaque et peut entrainer des palpitations et/ou de l’insuffisance cardiaque.
On parle alors d’arythmie complète par fibrillation atriale. C’est une maladie non rare, liée en grande partie au vieillissement cardiaque car pouvant toucher jusqu’à 10% de la population après 80ans. Elle peut aussi survenir chez des patients jeunes ayant un cœur complètement normale mais c’est plus rare (<1%).
L’évolution classique est au début une fibrillation atriale « paroxystique », c’est-à-dire que les « mauvais chef d’orchestre » ne s’active que de temps en temps et transitoirement (possiblement 1 fois par mois pendant quelques heures) puis les accès de fibrillation atriale deviennent de plus en plus long avec des intervalles sans fibrillation de plus en plus court jusqu’à ce que la fibrillation atriale devienne permanente.
Comment faire le diagnostic ?
Les symptômes du patient vont nous orienter avec notamment des palpitations paroxystiques.
L’examen clinique permet de la suspecter si le médecin entend un rythme cardiaque irrégulier à l’auscultation.
Le diagnostic formel est posé par l’électrocardiogramme qui permet de « voir » les foyers de fibrillation atriale.
Il s’agit d’une maladie chronique, une fois le diagnostic de fibrillation atriale posé, même si elle est paroxystique et que l’électrocardiogramme du lendemain est normal, la fibrillation atriale reviendra très probablement un autre jour et par conséquent on la considère comme une maladie chronique.
Comment traiter ?
Il y a 2 volets différents dans la prise en charge de la fibrillation atriale :
1. Le volet rythmique :
Nous avons vu que la fibrillation atriale est classiquement au début paroxystique puis a une tendance naturelle à devenir progressivement permanente.
Si nous sommes au début de la maladie, nous allons essayer d’éviter au maximum les nouveaux accès de fibrillation atriale :
- En corrigeant certains facteurs favorisant si possible : Eviter l’alcool, la prise excessive de café, perte de poids, recherche et correction d’une éventuelle apnée du sommeil.
- Avec des médicaments : Les anti-arythmique : Flecaine / Sotalol / Cordarone.
- Si nécessaire avec une procédure d’ablation de fibrillation atriale (procédure détaillé dans un chapitre dédié)
Si malgré cela, la fibrillation atriale est toujours présente, on peut proposer un « choc électriques » sous anesthésie générale afin de la stopper ce qui fonctionne dans plus de 90% de cas.
Cependant, malgré cela, la fibrillation atriale peut revenir et finir par devenir permanente sans possibilité de l’arrêter. Ceci n’est pas grave, dans ce cas, nous pouvons juste éviter que la fibrillation atriale soit trop rapide afin qu’elle ne soit plus ressentie par le patient, grâce à de nombreux médicaments disponible.
2. Le risque d’accident vasculaire cérébrale :
Lors des passages en fibrillation atriale, la circulation de sang se fait dans certaines zones du cœur de façon anarchique, engendrant une « stase » sanguine qui peut provoquer la formation d’un caillot de sang coagulé. Tant que ce caillot reste dans le cœur, cela ne pose pas de soucis, cependant le caillot peut migrer et notamment partir au niveau cérébrale et obstruer un vaisseau. On parle alors d’accident vasculaire cérébrale.
Pour éviter cela, dans la grande majorité des cas, votre cardiologue vous prescrira un traitement anticoagulant à prendre au long cour. Dans certains cas (patient jeune notamment avec un sang jugé très fluide), on pourra sursoir à ce traitement anticoagulant.
La fibrillation atriale, un suivi nécessaire et une surveillance adapté :
S’agissant d’une maladie jugée chronique avec des traitements nécessaires au long cour, un suivi cardiologique est nécessaire pour vérifier l’évolution de la maladie et adapter régulièrement les traitements. A L’Hôpital Paris Saint-Joseph, nos équipes médicales et paramédicale connaissent très bien cette pathologie et nous disposons de l’ensemble du plateau technique nécessaire pour la traiter dans les meilleures conditions. Nous pouvons notamment pratiquer les procédures d’ablations de fibrillation atriale si nécessaire avec des rythmologues (cardiologues spécialisés en rythmologie cardiaque) aguerris à cette procédure avec plus de 150 procédures par an.