De quoi parle-t-on ?
L’insuffisance cardiaque regroupe un ensemble de pathologies (maladies) cardiaques ayant pour conséquence une incapacité du coeur à assurer correctement sa fonction première : envoyer en quantité suffisante du sang à l’ensemble de l’organisme.
Plusieurs pathologies peuvent conduire à cette conséquence : l’infarctus du myocarde, les pathologies touchant les valves cardiaques, les troubles du rythme cardiaque, l’hypertension et bien d’autres encore.
L’insuffisance cardiaque est une pathologie fréquente : elle est chronique dans la grande majorité des cas et évolue avec le temps. Elle touche plus de 10 % des personnes de plus de 70 ans. Chaque année, plus de 160 000 personnes sont hospitalisées pour insuffisance cardiaque en France et 70 000 décès y sont associés.
Pour des raisons complexes (stagnation sanguine, augmentation de pression, diminution de la perfusion rénale) l’insuffisance cardiaque se traduit cliniquement par de l’accumulation d’eau qui va se loger partout dans l’organisme sous forme « d’œdème ». Souvent prédominant dans les jambes, ces œdèmes se retrouvent aussi dans le ventre et dans les poumons (ce qui explique l’essoufflement).
Comment traite-t-on l’insuffisance cardiaque ?
L’équipe médicale doit d’abord définir la cause de l’insuffisance cardiaque pour avoir un traitement spécifique (réparer une valve / déboucher une artère s’il s’agit d’un infarctus par exemple). Ce point est traité dans les autres sections du site en fonction des pathologies.
Cependant il existe un traitement commun à toutes ces causes qui consiste à éviter l’accumulation d’eau et donc les œdèmes.
Une attention particulière est à porter sur la consommation de sel. Sa consommation excessive provoque l’accumulation d’eau dans l’organisme. Chacun a remarqué la conséquence d’une alimentation trop salée, comme manger une pizza par exemple : la soif vient très vite ! Chez l’insuffisant cardiaque, cette consommation importante de sel peut avoir des conséquences dramatiques en favorisant l’accumulation d’eau dans l’organisme. Cependant, a contrario, la restriction trop forte en sel peut aussi avoir des conséquences néfastes, comme la dénutrition chez les patients âgés qui ont perdu leur sensibilité gustative.
A l’Hôpital Paris Saint-Joseph, une diététicienne est disponible pour adapter au cas par cas, en partenariat avec l’équipe médicale, la quantité journalière de sel pour chaque patient.
Pour lutter contre l’accumulation d’eau, un traitement diurétique, permettant de faire uriner en plus grande quantité et donc de faire perdre eau et sel, est instauré dans la grande majorité des cas. Le traitement est souvent maintenu sur une longue période pour éviter la récidive.
L’insuffisance cardiaque, un suivi nécessaire, un dispositif adapté
L’insuffisance cardiaque est malheureusement une pathologie chronique qui a tendance à s’aggraver avec le temps (sauf origine particulière). On ne parle qu’exceptionnellement de guérison.
Un suivi régulier avec le médecin généraliste et cardiologue est nécessaire.
40 % des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque sont réhospitalisés dans l’année pour le même motif.
Pour diminuer ce fort taux de réhospitalisation, l’équipe médicale de l’Hôpital Paris Saint-Joseph a mis en place plusieurs dispositifs :
1. Elle propose une éducation thérapeutique durant l’hospitalisation et si besoin à distance en hôpital de jour qui consiste à expliquer :
- le principe de l’accumulation d’eau et du régime peu salé ;
- la nécessité de se peser au retour à domicile pour avoir le « poids sec » et de se peser tous les jours pour vérifier l’absence de prise de poids rapide qui démontrerait une nouvelle accumulation d’eau ;
- l’indispensable vérification d’absence d’apparition d’oedème ou d’essoufflement.
2. Elle est en lien avec les cardiologues de la ville
3. Elle met en place un système de télésurveillance via un système de SMS hebdomadaire auquel le patient répond et qui alerte précocement en cas d’aggravation
4. Elle propose le protocole PRADO en partenariat avec la Sécurité Sociale : les infirmières passent au domicile du patient toutes les semaines pour vérifier l’absence de signe précoce d’insuffisance cardiaque.
Pour toute cette surveillance, nous avons la chance d’avoir des infirmières de pratique avancée spécialisée en insuffisance cardiaque qui suive et coordonne l’ensemble de la prise en charge des patients insuffisants cardiaque en lien étroit avec nos médecins.
Toutes ces possibilités sont adaptées à chaque patient en fonction de ses besoins et de ses capacités.