De quoi parle-t-on ?
Il faut savoir que le cœur est un muscle, dont la contraction est nécessaire pour assurer son rôle. Cette contraction régulière se fait grâce à un courant électrique qui « dépolarise » toutes les cellules simultanément. La fréquence cardiaque normale se situe entre 50 et 100 battements par minute. Contrairement aux autres muscles du corps humain, le cœur bat de manière automatique. En effet, vous pouvez décider de ne pas contracter votre bras, mais vous ne pouvez (heureusement) pas obliger votre cœur à arrêter de battre.
Dans le cadre du vieillissement ou dans certaines pathologies, cette contraction automatique peut ralentir fortement entraînant des malaises, perte de connaissance, essoufflement et à l’extrême un arrêt cardiaque.
C’est dans ces moment-là que votre cardiologue peut vous proposer un stimulateur cardiaque aussi appelé « pacemaker ».
Son rôle sera d’envoyer des impulsions électriques à une fréquence cardiaque prédéfinie par le cardiologue afin d’éviter que la fréquence ne soit trop lente (généralement réglé à une fréquence minimale de 50 ou 60 battements par minute).
Concernant le « défibrillateur », il s’agit d’un « pacemaker » également mais ayant une option supplémentaire qui consiste à réaliser une « défibrillation cardiaque » afin d’éviter un arrêt cardiaque éventuel chez des patients identifiés comme à risque d’en faire. Les avantages et désavantages du défibrillateur sont expliqués à la fin de la section.
De quoi est composé un pacemaker ?
- Un boîtier dont le diamètre moyen fait 5cm, dont l’intérieur est principalement composé d’une batterie, d’un microcircuit et d’un connecteur. La taille a été fortement réduite ces dernières années mais reste limitée par la batterie qui a tendance à se décharger en moyenne au bout de 8 à 12 ans. Le boîtier est placé sous la peau, au niveau de la face antérieure de l’épaule.
- Une ou plusieurs sondes dont une extrémité est connectée au boîtier du pacemaker et l’autre extrémité est directement dans le cœur en passant par les veines.
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention est réalisée en salle de bloc opératoire, plutôt sous anesthésie locale et dure en moyenne 45min, la durée étant variable selon l’anatomie du patient et le nombreux de sondes nécessaires. Dans tous les cas, l’intervention est pratiquée par un(e) rythmologue expérimenté(e), c’est-à-dire un(e) cardiologue spécialisé(e) en rythmologie.
Bien que l’intervention se déroule sous anesthésie locale, un anesthésiste est toujours présent également pour administrer des thérapeutiques antalgiques si nécessaire.
Les suites post-opératoires :
Le patient est surveillé généralement entre 1 et 3 jours à l’hôpital selon les cas afin de vérifier l’absence de complication et de les traiter si nécessaire.
Les complications sont rares (de l’ordre de 5%) et sont pour la plupart facile à traiter, voici les plus courantes :
- Il peut survenir dans les heures qui suivent la procédure un hématome en regard du pacemaker : c’est pourquoi le patient sortira du bloc opératoire avec un pansement en regard de l’épaule, sur le pacemaker, qui sera « compressif » pour éviter la formation d’hématome. Le pansement pourra être retiré au bout de 1 ou 2 jours.
- Le pneumopathorax : Lorsque le médecin introduit les sondes de pacemaker, il arrive de toucher le poumon sous-jacent et d’y faire entrer de l’air. C’est pour cela que nous réalisons des radiographies au décours de l’implantation. En cas de pneumothorax nous pouvons réaliser un drainage si nécessaire.
- Le déplacement de sonde : cela peut arriver dans les premiers jours, le bon positionnement est vérifié via des radiographies thoraciques. En cas de déplacement, il suffit de refaire une nouvelle intervention pour les repositionner.
- L’infection : cela arrive généralement plus tardivement, quelques semaines à quelques mois après l’intervention et peut donner lieu à une prescription d’antibiotiques et à une réintervention.
Sur le long terme, un suivi régulier avec un rythmologue (cardiologue spécialisé) est nécessaire pour contrôle du pacemaker (généralement tous les 6 mois à 1 an).
Quel changement dans la vie d’un patient ayant un pacemaker ?
Le message principal est que la vie continue et restera sans réel changement significatif.
Voici les quelques astuces à savoir :
- Sensibilité au champs magnétique.
- A la maison la seule précaution concerne les plaques à induction pour lesquels il faut maintenir une distance d’un mètre avec l’épaule du pacemaker. Les micro-ondes, les téléphones portables, les appareils électroniques ne posent aucun problème. En cas de travaux, il ne faut pas pratiquer de soudure à l’arc.
- A l’extérieur, il faut avoir sa carte de porteur de pacemaker notamment en cas de voyage en avion car il ne faudra pas passer dans les portiques de sécurité (sans réel danger, mais relevant du principe de précaution).
Activité physique : Elle doit être encouragée, il faut cependant éviter les mouvements d’amplitude importants et répétés de l’épaule (golf en compétition, sport de raquette si implanté du côté du bras utilisé). Si vous êtes chasseur, il faudra demander à bien implanter le pacemaker en regard de l’épaule opposée à la crosse du fusil.
A l’Hôpital Paris Saint-Joseph, le personnel soignant est bien entendu disponible pour répondre à la moindre de vos questions et un livret explicatif est également remis à tous les patients qui bénéficient de cette technique.
Concernant le défibrillateur :
Un défibrillateur est un PaceMaker avec une option supplémentaire qui consiste à pouvoir réaliser une « défibrillation » du cœur, c’est-à-dire à délivrer un choc électrique afin de faire repartir le cœur en cas d’arrêt cardiaque.
Cette « option » supplémentaire n’est pas anodine car la puissance électrique nécessaire pour réaliser un choc électrique est plus importante que ce que réalise un pacemaker. Il en résulte que le « boitier » du défibrillateur un plus gros que celui du pacemaker et donc potentiellement plus à risque de complication et de contrainte.
De plus, malgré des réglages de plus en plus performant, il arrive que le défibrillateur réalise des chocs « inappropriés », c’est-à-dire un choc électrique alors que le patient n’en avait pas besoin ce qui peut être douloureux.
C’est pourquoi, le défibrillateur n’est proposé qu’aux patients identifié par le médecin comme à risque de faire un arrêt cardiaque et non pas à tous les patients nécessitant un pacemaker.
La procédure d’implantation, les suites opératoires ainsi que le suivi sont cependant les mêmes que pour le pacemaker, nous vous invitons donc à lire le chapitre sur les pacemakers en entier si vous voulez une informations complètes.